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samedi, 08 avril 2006

... récapitulatif d'avril

...

Samedi. Soleil. Profiter de l'absence du "merle conteur", piqueur, tireur de phrases, pour récapituler, en douce, le texte de la "page flottante"...

Rappelons nous... cette page remontée à la surface, malgré moi, qui s'est affichée un matin sur l'écran de Myrrhus II, le deuxième ordinateur Mac, bleu blanc, année 1998... Sans doute venue de sa mémoire. Mystérieusement.

Mot après mot, phrase après phrase, le texte se poursuit chaque matin, ou chaque soir, selon le caprice de Myrrhus.
Histoire complète? Fragment de roman ? J'avoue que moi-même je flotte un peu ...

Récapitulation de cette fin de semaine du 8 et 9 avril. Voilà ce que nous avons avons reçu :

Ce sont les trilles d’un oiseau qui m’ont sorti de mon abîme de sommeil. La jonque racle du roc. Je m’étire. Je sors. Pont. Poignard du soleil dans l’œil. Point noir. Le Capitaine Tuan me signifie que quelqu’un sur le quai cherche à me rencontrer.

" Me rencontrer ? Quelqu’un ? Ici ? En mer de Chine ? Et d’abord, où sommes-nous ? Sur quelle côte ? Sur quelle île ? "

Un merle mandarin me répond. Très posément. Très poliment. Et je comprends le merle mandarin. Parfaitement. Un merle mandarin perché sur le doigt d’un homme en robe de soie couleur de soir et de merle amoureux avec gilet et jabot couleur jaune coquille. L’homme est muet. Mais le merle parle pour lui. Dans un limpide et pur Français, de sa voix flûtée de soprano, il dit :

" Nous sommes, cher et respecté Etranger, sur L’île de L’Empourprée, à l’est des sept îles d’Ylong, dans les eaux Tonkinoises.

Mon imminent Maître, le sage et vénéré peintre Luo Wong, a une dévorante passion pour son épouse, mais il rage, il désespère de trouver le rouge de ses joues quand elle se pâme sous ses paumes, il se ronge de ne pouvoir saisir le vibrant vermillon quand elle soupire sous ses caresses.

Il connaît sur le bout de ses bambous, la fiévreuse vie de votre feu Watteau. Il sait sur le bout de ses pinceaux le frissonnant carmin qui affleure la nuque et le cou de ses promeneuses muettes dans les allées des peupliers roux.
Le troublant incarnat que votre fringant Fragonard pose sur le lobe des oreilles et le nez de ses effarouchées et oscillantes demoiselles.

Et surtout… Surtout ce merveilleux vermeil que votre Maître, François Boucher, sait faire monter sur les joues de ses jeunes filles, elles, peu farouches.

Il poursuit :


" … Mon Maître Luo Wong sait que vous êtes Zérène, le bienheureux élève du bienheureux Boucher, et que, par le fait, vous saurez poser le dernier fumatto, la dernière vapeur, le frisselis rouge sur les joues de son épouse, son trésor, son irremplaçable Kuo Laï, Soupir de Pivoine.

Mon Maître Luo Wong vous supplie de nous suivre - dit le merle mandarin sur l’index de l’homme - Mon Maître serait très honoré si vous acceptiez son hospitalité et son humble atelier… "
Pressentant que je trouverai peut-être, là, une occasion d’enrichir ma boîte en galuchat de ... ... ... ...
( là, il manque un ou plusieurs mots ) : J’accepte.

Au capitaine Tuan, un signe : je m’absente.

Mon palanquin porté par deux faquins, torse nu, peau de cuir tannée comme de vieux portefeuilles. Nous oscillons. Vaguement. Nous trottinons. Dodelinons. Soubresautons. Nous pénétrons dans les limbes absinthe d’une bambouseraie. Le merle mandarin s’est tu. Somnole, tête sous l’aile, sur l’épaule de l’homme, du muet en robe de soie couleur de soir qui glisse à ma droite, qui siffle un mélancolique trille tonkinois. Le jabot fonce de quelques tons, se nuance de jaune jonquille. Le trille ricoche de fût en fût, dégouttelle de feuille en feuille.

Le dos du portefaix d’avant, parsemé de papillons pompeurs de sueur. Odeur acide. D’aisselles. De fruits surs. De sciure. De poix. De pisse. De poissons.

10:30 Écrit par frédéric clément dans Rayon du blanc | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Littérature |  Facebook

vendredi, 07 avril 2006

... crus

Le dos du portefaix d’avant, parsemé de papillons pompeurs de sueur. Odeur acide. D’aisselles. De fruits surs. De sciure. De poix. De pisse. De poissons.

medium_merle3.2.jpg

... ... ...

Vendredi midi. Heure du café noir.
Deux autres phrases sont arrivées en pleine retranscription de mes notes et observations dans le musée Carnavalet. Comme une poignée de cailloux dans une mare. Les guillemets comme de gros galets. Eclaboussure de quelques mots crus...
Et puis aussitôt après, le merle s'est planté, impertinent, au milieu de l'écran de Myrrhus II...

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15:10 Écrit par frédéric clément dans rayon du noir | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Littérature |  Facebook

jeudi, 06 avril 2006

... volte-face

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medium_merle-conteur1.2.jpg


... pas trouvé le moindre mot neuf ce matin à l'heure du merle. Pas d'avancée. Les guillemets géants ont été soufflés. Juste un simple volte-face du merle mandarin de l'île de L'Empourprée...

Myrrhus muet ! Muet comme "l'homme en robe de soie couleur de soir" ...
Myrrhus le Capricieux nous fera-t-il la grâce, ce jeudi ensoleillé, de nous mâcher un mot, de nous lâcher une phrase... Peut-être tout à l'heure? Peut-être à l'heure du café? Peut-être à l'heure du thé?

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09:15 Écrit par frédéric clément dans rayon du noir | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : Littérature |  Facebook

mercredi, 05 avril 2006

... démasqué


Le jabot fonce de quelques tons, se nuance de jaune jonquille. Le trille ricoche de fût en fût, dégouttelle de feuille en feuille.

medium_merle-conteur1.jpg


... ... ...

... Enfin! Ce matin à l'heure des merles, ou presque, sur l'écran de Myrrhus, celui-ci, planté au milieu du blanc, l'oeil impertinent, avec un fil de phrases nouvelles au bout de son bec jaune jonquille...
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13:45 Écrit par frédéric clément dans rayon du noir | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Littérature |  Facebook

mardi, 04 avril 2006

... trille



Le merle mandarin s’est tu. Somnole, tête sous l’aile, sur l’épaule de l’homme, du muet en robe de soie
couleur de soir qui glisse à ma droite, qui siffle
un mélancolique trille tonkinois.
medium_oeil-72.3.jpg

... ... ...

Ce matin, 5h, précisément à l'heure des merles, goutte à goutte, en direct, s'est inscrit sur l'écran, exactement deux phrases.
Myrrhus semble pourtant avoir soulevé un voile. En deux phrases.
Le Rêveur aurait-il fini sa course dans l'oeil d'un merle ? N'était-ce là qu'un rêve d'oiseau noir ? Un merle mandarin de l'île de l'Empourprée qui rêvait au Rêveur ? Nous verrons...

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14:40 Écrit par frédéric clément dans rayon d'en haut | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Littérature |  Facebook

lundi, 03 avril 2006

... palanquin



Au capitaine Tuan, un signe : je m’absente.

Mon palanquin porté par deux faquins, torse nu, peau de cuir tannée comme de vieux portefeuilles. Nous oscillons. Vaguement. Nous trottinons. Dodelinons. Soubresautons. Nous pénétrons dans les limbes absinthe d’une bambouseraie.
medium_grains-reve-21-a.2.jpg


... ... ...

Un capitaine Tuan. Un palanquin. Une forêt de bambous...

Myrrhus se jouerait-il de nous ? Pas un cillement de ce gros oeil, d'ailleurs légèrement flou. Fixe. Toujours. Est-il guetteur ? Inquisiteur ? Bienveillant ou malveillant?
Le Rêveur y serait-il tombé comme une vulgaire poussière ?

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14:45 Écrit par frédéric clément dans Rayon d'en bas | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Littérature |  Facebook

dimanche, 02 avril 2006

... mue III



Pressentant que je trouverai peut-être, là, une occasion d’enrichir ma boîte en galuchat de
quelque autre .......................... : J’accepte.

medium_grains-reve-21-a.jpg


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Petit matin de dimanche. Thé vert. J'allume Myrrhus...

Cet oeil, fixe, animal, au milieu de l'écran !

Toujours les grandes guillemets et trois lignes de texte en plus... mais il manque un ou plusieurs mots... d'enrichir ma boîte de quelque autre ... ... quoi ?

12:05 Écrit par frédéric clément dans rayon d'en haut | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : Littérature |  Facebook

samedi, 01 avril 2006

... mue II


Mon Maître Luo Wong vous supplie de nous suivre
- dit le merle mandarin sur l’index de l’homme -
Mon Maître serait très honoré si vous acceptiez son
hospitalité et son humble atelier…"
medium_grains-reve-21.jpg


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13h23. Samedi. Paris. Nuit. Le sourire lunaire du Chat de Chester suspendu au-dessus du Panthéon...
Des rencontres, des déambulations dans le labyrinthe du Musée Carnavalet m'ont éloigné une journée, une nuit et une matinée de mon alcôve d'écriture... A mon retour, cette "mue I" et cette "mue II", ces énormes guillemets qui enchâssent ces deux petits textes sybillins...
Sont-ils la suite de cette "page flottante", tourbillonante ? Attendons...

13:45 Écrit par frédéric clément dans rayon d'en haut | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature |  Facebook