Instants cléments

Quelques jours de rencontres sur le Salon du Livre. Deux après-midi aussi à me perdre dans le dédale du musée Carnavalet, dans le Marais. Paris... un projet se profile.

... Retour dans mon alcôve d'écriture avec le Palmier, le fauteuil d'osier vert pâle, le lit entre les valises et les colonnes de livres. Myrrhus II s'allume...

Et la belle surprise ! Le grand soulagement. Le Rêveur, là, sur l'écran, après son interminable apnée. Comme vous, je l'ai cru disparu. Englouti sous les mots. Mais non. Il happe ses grandes goulées d'air blanc, de vent... Sauvé!

Plissement d'yeux, je déchiffre, du moins je tente, les vagues de mots dans lesquelles il se débat...
Je vais essayer ces prochains jours d'en faire la transcription ici...

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... Myrrhus semble avoir été sage comme une image. Comme un mirage... A-t-il ronronné, immobile pendant mes deux jours d'absence sur le Salon du Livre de Paris ?
Et le Lotus ? A-t-il cillé ? A-t-il oscillé pendant je discutais dans les allées aux livres empilés, rangés...pendant que je parlais, commentais, défendais, argumentais, lançais de prochains projets ?
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... et silence sidéral, végétal.

...ouverture d'une parenthèse exceptionnelle (... si par hasard, vous allez au Salon du Livre de Paris, passez sur le stand d'Actes Sud et de naïve ( G 43) ... et en passant, prenez le catalogue "naïve" ... d'abord parce qu'il s'y trouve la production de cet éditeur enthousiaste, découvreur et sincère, et puis, parce que LUMINUS y est déjà annoncé... alors ...
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Premier Salon du Livre de Paris depuis 15 ans à ne pas avoir mis un pied sur le stand Albin Michel : nous nous boudons. Sourde fâcherie. Mais vous pouvez sans doute y trouver mes livres ( mis à part sans doute "Bel oeil", le maudit, inconnu sur leur stand... on parie ? )

Premier Salon du Livre de Paris où je commence à me sentir en confiance chez l'éditeur que je rejoins : Actes Sud, naïve, Editions du Rouergue, Thierry Magnier ... (G 43)
Je vais m'y sentir bien, me re-trouver, je le sais ... et inventif, et sensible ... et bouillonnant, à nouveau... C'est si important une maison d'édition qui donne envie de se surpasser... et de donner. ) ... fermeture de cette exceptionnelle parenthèse sur cet espace centrale.

... comme un dirigeable de surveillance. En silence...

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... Myrrhus II se serait-il muré dans un mutisme? Silence de plume. Silence de plomb.

"L'attaque" de jeudi soir ( voir les commentaires ) pendant qu'au Salon du Livre je buvais une ou deux coupes de champagne chez Actes Sud et naïve... Cette attaque de spams pornos aurait elle conforté son penchant au silence ?
Silence de plomb. Silence de plume...

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.. et repasse le Lotus, de plus en plus frémissant, vibrant, chuchotant, sifflant. Dans l'air, de plus en plus d'électricité...

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... pendant le coup de téléphone avec mon éditeur, tout à l'heure, vers 9 heures, il m'avait bien semblé percevoir une odeur d'eau, d'herbe mouillée, un léger parfum végétal... Après avoir raccroché, coup d'oeil sur l'écran de Myrrhus II :

Le Lotus arpentait, et arpente encore la première ligne de cette étrange page, au loin. De long en large, de large en long...
Je capte. Un peu d'électricité dans l'air. Quelques minuscules éclairs même, je crois. J'entends la voix du Padischa, le double murmure des jumelles, le grincement de dents des guetteurs, le sifflement de la Dame Noire...
... et toujours pas le moindre signe du Rêveur... Une certaine nervosité, oui.

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... plus personne ! Juste le filin, et quelques mots en plus. Flottants...


!

... muscles noués, doigts gourds, souffle court, le Rêveur posa le pied sur la jambe d'un "n", la main sur la tête d'un "e"...
à 15h51, derrière le verre de l'écran, j'entendis un "han" d'effort... Rétablissement.

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