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vendredi, 10 février 2006

... j'avais bien entendu...

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... cette nuit, du chahut, des cris, des bruits de chute sur le pont, des prières, des sanglots, des clapotis... mais comme en ces temps d'insomnie, je sombre avec la petite radio grésillante à côté de mon oreille, j'ai cru à quelque pièce radiophonique...

C'est en allumant Myrrhus II, le gros Mac, ce matin que j'ai aperçu l'homme...

Le petit homme gesticulant, vocifèrant, abandonné sur le troisième point, noir de mâchefer et d'anthracite, suspendu au milieu de l'océan et de l'écran...

Le galion s'éloignait...

11:10 Écrit par frédéric clément dans rayon du noir | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Littérature |  Facebook

Commentaires

Oh mais... c'est bien plus cruel que je ne le pensais !
Moi qui songeais à un sauvetage...
Et c'est un abandon, l'abandon d'un homme sur un point de suspension...

Écrit par : Fugitive | vendredi, 10 février 2006

... j'avoue que moi aussi, Fugitive, j'en suis secoué... Pourquoi a-t-il été rejeté ? Pourquoi l'a-t-on jeté sur ce troisième point de suspension ?

Écrit par : frédériClément | vendredi, 10 février 2006

L'homme a-t-il été banni ou s'est-il rejeté lui-même par un comportement provocant et suicidaire ? On imagine une banale histoire de bouc émissaire ou un défi mal interprété... A lui, on lui aurait confié la suite de l'histoire :"Puisque tu es si malin..." lui aurait-on lancé au visage en le bousculant pour qu'il cesse de s'agripper à ceux qui l'avaient débarqué sur cette sorte de trou noir, cette promesse mélancolique brandie comme une rétorsion par l'équipage et la voix du capitaine. On imagine une histoire de jalousie entre ce dernier et l'homme et qui aurait tourné au vinaigre. Ainsi s'abîme le vin des fêtes que l'on laisse trop longtemps dans les tonneaux mal colmatés... La conflit aurait duré une grande partie du voyage et la coque du navire pourtant très grande ne l'aurait pas été assez pour éviter de laisser enfler la dévastation de la haine humaine ordinaire. Un peu comme pour deux gardiens de phare confinés dans une même faction prolongée, des deux hommes, il y en avait un de méchante humeur et qui l'aurait finalement signifié de façon très cruelle, usant de son pouvoir hiérarchique, en abusant sous le regard de matelots soumis et effrayés... Le bateau ne s'appelait pas encore Potemkine et les droits syndicaux n'avaient pas encore été inventés. C'était un temps d'iniquité flagrante où la loi du plus fort, du plus fortuné, du plus culotté prévalait sans partage. On en tremble encore...La question est de savoir comment l'homme va réussir à apprivoiser son île de mélancolie... Peut-être qu'elle n'est qu'une île verte et pleine de ressources cachée sous une éclipse... Peut-être est-elle peuplée finalement par des êtres affables et accueillants qui se sont dissimulés dans les arbres pour se protéger contre la chute brutale du soleil ? On se surprend à rêver à une issue moins sombre, une sorte d'opportunité inespérée offerte à l'homme qui ne sait pas encore qu'il vient d'être adopté par une île mirifique. Pour l'instant, il lui tourne le dos. Bientôt, il va s'asseoir, pleurer doucement, longuement et sans bruit, puis il se mouchera... Plus tard encore, épuisé bien plus que désespéré, il s'endormira... et au réveil...

Écrit par : Marie.Pool | vendredi, 10 février 2006

« Qui êtes-vous ?demandai-je.
-Benn Gunn, répondit-il. (Et sa voix était rauque comme une vieille serrure rouillée.) Je suis le pauvre Benn Gunn. Et il y a trois ans que je n’ai pas parlé à un être humain.
Sa peau semblait comme tannée par le soleil…Son accoutrement était des plus étranges, composé de vieux haillons de matelot et de lambeaux de toile à voile, retenus par tout un système d’attaches hétéroclites : des boutons de cuivre, des morceaux de bois, des bouts de ficelle goudronnée.
« Trois ans ! m’écriai-je. Avez-vous fait naufrage sur cette île ?
-Non, camarade, dit-il, je suis un pauvre marron. »
Je connaissais ce mot et je savais qu’il se rapportait à une affreuse punition, en usage parmi les pirates. Elle consistait à déposer le coupable dans une île déserte et lointaine, avec une provision de poudre et de plomb, et à l’y abandonner pour toujours.
-Et puis il faut que je vous dise, (ici il regarda autour de lui et baissa la voix), je suis riche, très riche…

P.L. Stevenson « L’île au trésor »

Écrit par : B... | vendredi, 10 février 2006

Enfin, il avait enfin trouver son île, il lançait un dernier adieu à ceux qu'il avait connu, du temps jadis, il se regardait leur montrer comme il était difficile de les quitter alors qu'une seule pensée l'habitait : s'allonger et dormir...

Écrit par : tatoo | vendredi, 10 février 2006

Il avait mis si longtemps à grimper jusqu'au bord du trou noir. Un pas en avant, il se noyait, un pas en arrière, il retombait dans les ténèbres. Ô vent, mon ami, ne l'abandonne pas, porte sa voix vers les hommes.

Écrit par : vy | samedi, 11 février 2006

Parfois les hommes se sont frottés sur un autre qui saigne.
Ils n'ont pas osé tout simplement. Entendre des sanglots des appels des cris qui ne soient pas les leurs. Parfois les hommes ne saisissent entre les vents que les mots sortant de leur propre bouche et, quand ils découvrent enfin ces tâches de sang sur leurs mains, ils se demandent encore à qui il appartient.
Parfois les hommes ne sont pas passés loin.

Écrit par : Zazie | samedi, 11 février 2006