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vendredi, 16 décembre 2005

... Forficule*

... ce matin, tôt... Très. Entre le grésillement de ma mini radio qui me "fip" ses musiques au coin de l'oreille... entre le vent qui tourne et traine ses enterrements de feuilles mortes sur le ciment de la cour... entre une sirène hululante, là-haut, dans le flot d'autos qui monte de minute en minute... entre les pneus qui chuintent sur le goudron mouillé... Une trille.
Une volute. Une guirlande. Une scie. Si, à la longue, si. Une jolie scie de sons m'a percé l'oreille gauche. Un merle se faisait le sifflet... opiniâtre et indifférent à toute la petite frénésie des hommes de Noël...

J'ai appris que les trilles des merles, l'hiver, n'étaient que des gammes, de modestes, de tenaces répétitions pour leurs chants de printemps...

* Forficule = perce-oreille, zool. Insecte orthoptère coureur, portant deux pinces à l'extrémité de son abdomen.

08:40 Écrit par frédéric clément dans Rayon d'en bas, rayon d'en haut | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ecriture |  Facebook

Commentaires

A côté de chez moi, ce sont les étourneaux... ils se réunissent chaque soir dans un arbre et se racontent leur folle journée... comme ils chantent tous en même temps, évidemment, ils ne s'entendent plus mais ça fait une jolie musique qui couvre le tintamarre des bus et du RER pendant quelques intants...

Écrit par : Doune | vendredi, 16 décembre 2005

"Je te salue
geai d'eau d'un noir de jais
que je connus jadis
oiseau des fées
oiseau de feu oiseau des rues
Je te salue
oiseau marrant
oiseau rieur
et je m'allume
en ton honneur
et je me consume
en chair et en os
et en feu d'artifice
sur le perron de la mairie
de la place Saint-Sulpice
à Paris
où tu passais très vite
lorsque j'étais enfant
riant dans les feuilles du vent
Je te salue
oiseau marrant
oiseai si heureux et si beau
oiseau libre
oiseau égal
oiseau fraternel
oiseau du bonheur naturel
Je te salue et je me rappelle
les heures les plus belles
Je te salue oiseau de la tendresse
oiseau des premières caresses
et je n'oublierai jamais ton rire
quand perché là-haut sur la tour
magnifique oiseau de l'humour
tu clignais de l'oeil
en désignant de l'aile
les croassants oiseaux de la morale
les pauvres échassiers humains
et inhumains
les corbeaux verts de Saint-Sulpice
tristes oiseaux d'enfer
tristes oiseaux de paradis
trottant autour de l'édifice
sans voir cachés dans les échafaudages
la fille entrouvrant son corsage
devant le garçon ébloui par l'amour
Je te salue
oiseau des paresseux
oiseau des enfants amoureux
Je te salue
oiseau viril
Je te salue
oiseau des villes
Je te salue
oiseau des quatre jeudis
oiseau de la périphérie
oiseau du Gros-Caillou
oiseau des Petits-Champs
oiseau des Halles oiseau des Innocents
Je te salue
oiseau des Blancs-Manteaux
oiseau du Roi-De-Sicile
oiseau des sous-sols
oiseau des égoutiers
oiseau des charbonniers et des chiffonniers
oiseau des casquettiers de la rue des Rosiers
Je te salue
oiseau des vérités premières
oiseau de la parole donnée
oiseau des secrets bien gardés
Je te salue
oiseau du pavé
oiseau des prolétaires
oiseau du Premier Mai
Je te salue
oiseau civil
oiseau du batiment
oiseau des hauts fourneaux et des hommes vivants
Je te salue
oiseau des femmes de ménage
oiseau des bonshommes de neige
oiseau du soleil d'hiver
oiseau des Enfants Assistés
oiseau du quai aux fleurs et des tondeurs de chiens
Je te salue
oiseau des bohémiens
oiseau des bons à rien
oiseau du métro aérien
Je te salue
oiseau des jeux de mots
oiseaux des jeux de mains
oiseau des jeux de vilains
Je te salue
oiseau du plaisir défendu
oiseau des malheureux oiseau des meurt-de-faim
ooiseau des filles mères et des jardins publics
oiseau des amours éphémères et des filles publiques
Je te salue
oiseau des permissionnaires
oiseau des insoumis
oiseau du ruisseau oiseau des taudis
Je te salue
oiseau des hôpitaux
oiseau de la Salpêtrière
oiseau de la maternité
oiseau de la cloche
oiseau de la misère
oiseau de la lumière coupée
Je te salue
Phénix fort
et je te nomme
Président de la vraie république des oiseaux
et je te fais cadeau d'avance
du mégot de ma vie
afin que tu renaisses
quand je serai mort
des cendres de celui qui était ton ami."

Jacques PREVERT "Paroles"

Salut à l'oiseau...

Écrit par : B... | vendredi, 16 décembre 2005